180131 cheval

tu inventes des histoires, une histoire
tu inventes un royaume et un roi et un colonel et tu essaies de ne pas aller trop vite, ils sont grotesques. Ça va trop vite, ils sont grotesques. Alors tu crées des promeneurs et des dieux pour être sûr de ne pas y croire. La porte de sortie
tu inventes des histoires et tu t’assures que tout le monde meure à la fin pour ne pas rester attacher, alors tu crées des dieux. Les dieux abracadabra tout le monde disparaît, pour ta santé mentale
il y a le royaume. C’est un petit pavillon de banlieue avec son jardin, la jungle, le désert, la montagne, la grotte, la mer et ton lit dans une petite chambre du couloir, au fond

santé :

tu essaies de ne pas aller trop vite, le colonel vient te chercher pour te mettre en prison. Il y a le roi, il est peintre et ce sera le premier à mourir. Si ça va trop vite tu feras mourir tout le monde. De toute façon tu feras mourir tout le monde. Ce ne sera pas de ta faute. Ce sera dans un accident de voiture. Le roi peintre et sa famille sortiront de la route… La voiture tombera du pont. Tu as quelques scrupules pour leur fille. Le pont de millau
tu inventes des histoires, tu commences par la fin, au cas où. Tu fais des efforts pour te maintenir à distance. Tu penses à jupitre. Il y a le roi, il y a le maire, il y a le colonel, il y a madame le roi, madame le maire, madame le colonel. Il y a les trois enfants du roi, les trois enfants du maire, les trois enfants du colonel. Tu t’entraînes à courir vite. On vient te chercher, tu iras au achepé, tu cours vite. Tu ne cours pas assez vite
tu as le droit à la dépression
tu as le droit à la déréalisation
mais tu n’as pas le droit d’inventer des histoires à partir du vide de la pensée. Ca explose. Parce que ça explose

amour :

tu essaies de ne pas aller trop vite, de contenir mais ça explose parce que ça explose. C’est grotesque oui. Tu voudrais rattraper des personnages et des circonstances mais le roi tente de retaper les murs du château avec son front, la reine prend des bains de pieds dans la soupe, la soupe est servie. Le colonel tire partout. On annonce le colonel et le colonel entre kalachnikov au poing et inonde la salle des portraits de balles en rafales. Les princes et princesses se roulent par terre de rire, de blessures et de mort
tu essaies de ne pas aller trop vite
les têtes se déforment
les circonstances se transforment
tu cherches un deuxième souffle, une métamorphose

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